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  • Photo du rédacteurStéphanie S.

Les peintres égyptiens plus libres qu’on le pensait !

Une équipe internationale de recherche impliquant des scientifiques du CNRS, de Sorbonne Université et de l’Université Grenoble Alpes, dans le cadre d’un vaste programme de recherche coordonné avec le Ministère des antiquités d’Égypte et l’université de Liège, a mis en évidence des libertés de création dans la réalisation de deux peintures funéraires égyptiennes, datées vers 1 400 et 1 200 ans avant notre ère. Ces travaux publiés dans PLOS ONE, le 12 juillet 2023, révèlent des phénomènes artistiques inobservables à l’œil nu et jusqu’ici inédits.


© LAMS-MAFTO, CNRS ©pharaon-magazine


En étudiant la représentation de Ramsès II (photo 1) dans la tombe de Nakhtamon et les peintures de la tombe de Menna (photo 2) parmi les centaines de tombes de nobles de Louxor, ils ont découvert les traces de retouches effectuées au fil de leur conception.


Ainsi, la représentation de Ramsès II a été largement modifiée : la coiffe, le collier et son sceptre ont été retouchés de façon significative et pourtant invisible à l’œil nu. Dans une scène d’adoration de la tombe de Menna, la position et la couleur d’un bras ont été modifiées. Les pigments utilisés, notamment pour la couleur de la chair, sont différents de la première version, ce qui démontre la nécessité de changements subtils dont il est encore bien difficile d’affirmer l’utilité première. A la demande du commanditaire ou suite à une évolution de son propre projet, le peintre ou « scribe dessinateur », pouvait ainsi apporter sa touche personnelle à des motifs conventionnels. Les scientifiques ont pu faire cette découverte grâce à de nouvelles technologies portables d’imagerie et d’analyse chimique permettant d’étudier les œuvres sur place, sans les détériorer. Les couleurs modifiées par le temps et leur évolution physico-chimique ont perdu de leur réalité originelle, mais l’analyse chimique et la représentation numérique en 3D effectuées par l’équipe à l’aide de la photogrammétrie et de la macrophotographie devraient permettre de leur redonner leur teinte et de changer notre propre perception de ces chefs-d’œuvre que l’on pense trop souvent éternels et inchangés.


Cette étude démontre que l’art pharaonique et ses conditions de réalisation étaient certainement plus complexes et mouvants qu’on ne le pensait jusqu’alors. La prochaine mission des scientifiques sera d’analyser d’autres peintures à la recherche de nouvelles traces du savoir-faire et de l’identité intellectuelle de scribes dessinateurs de l’ancienne Égypte.


Source : https://www.cnrs.fr/sites/default/files/press_info/2023-07/CP-arch%C3%A9ologie_egypte_FR_web_OK_compress%C3%A9_0.pdf

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