Giovanni Battista Belzoni. Portrait d'époque.
Giovanni Battista Belzoni, fils d’un barbier est né en 1778 à Padoue.
Il ne bénéficiait d’aucune formation spéciale, voire d’aucune formation du tout. «Le Titan de Padoue» avait pour lui une taille exceptionnelle (deux mètres dix) et une intelligence du même niveau.
Son existence tient du roman. L’homme exerce divers petits métiers avant d’arriver à Londres en 1803. Il devient alors hercule dans un cirque. Ce séducteur rencontre aussi une jeune Anglaise qui lui accorde sa main, et du même coup un passeport britannique. Aussi aventureuse que lui, Sarah Banne est l’épouse idéale. Elle participera à toutes les expéditions futures, sauf la dernière.
La première grande destination du couple est l’Egypte. Belzoni se présente alors comme l’ingénieur hydraulique qu’il est réellement devenu. Ses machines se révèlent d’une brillante conception. Elles marchent. Las, le pays des Mamelouks se trouve cependant en pleine guerre civile. L’Italien se tourne alors vers d’autres débouchés. Le commerce des vestiges antique en constitue un. S’affrontent pour sa main-mise deux consuls. Henry Salt (1780-1827) représente la Grande-Bretagne de George III. L’Italien Bernardino Drovetti(1776-1852) la France de Louis XVIII, puis de Charles X, ce dernier constituant pour le Louvre un Musée égyptien. Les institutions européennes se forment alors des collections complétant, sur un mode alors jugé mineur, celles vouées à la Grèce et à Rome antiques.
Belzoni, va se mettre en contact avec ces deux hommes. Drovetti deviendra vite son ennemi juré. Il travaillera plutôt pour Salt, qui le chargera notamment de livrer un buste colossal prélevé à Thèbes jusqu’au British Museum. Un exploit jugé impossible, que l’homme réussira en faisait rouler des tonnes de pierre sur des troncs d’arbres jusqu’au Nil (avec tout de même l’aide de 130 hommes!). Belzoni va ensuite se mettre à son compte. Son meilleur appui se révélera le Suisse Jakob Ludwig Burckhardt (1784-1817). Ce Bâlois a découvert Petra. Il indique à Belzoni Abu Simbel,que l’Italien fera désensabler par 55 degrés à l’ombre, devenant ainsi le premier homme à y pénétrer depuis la pharaons.
Il y aura ensuite le retour triomphal à Londres. Belzoni y ramènera notamment le sarcophage de Séthi Ier, dont il a retrouvé la tombe. Celle-ci donnera dans les années qui suivent lieu à l’un des pires épisodes de ce qui était alors un Far West archéologique. Retrouvée intacte, elle se verra débitée en fragments. Emiettée, faudrait-il même dire.
L’ultime expédition, sans Sarah, tournera à la catastrophe. Belzoni s’est engagé à devenir le premier Occidental à entrer dans Tombouctou. Le Maroc lui refuse le passage. Il passera par la Guinée. Une dysenterie infectieuse finira avoir raison du colosse, que ses compagnons enterreront sous un arbre. La veuve terminera la publication des livres et gravures. Ce sera un énorme, mais tardif succès. Depuis 1821-1822, Jean-François Champollion, que Belzoni n’a jamais rencontré, déchiffrait les hiéroglyphes. Belzoni ne savait pas encore ce qu’il mettait à jour.
Source : https://www.bilan.ch
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