Statue en granit de la reine Hatchepsout (1479-1458 av. J.-C.) agenouillée qui présente un vase nemeset. Provient de Deir el-Bahari.
Rarement une femme aura autant intrigué qu’Hatshepsout. Certes, d’autres femmes de pouvoir existèrent avant et après elle, mais jamais une reine marquerait autant son temps, une civilisation, exceptée peut-être Néfertiti. Malgré toutes les recherches, bien des zones d’ombre subsistent.
Les origines de la famille d’Hatshepsout et notamment de son père, Thoutmosis I, restent inconnues. A-t-elle un lien quelconque avec la famille royale d’Amenhotep I, descendant d’Amosis, fondateur du Nouvel Empire et héritier de la XVIIe dynastie ? Nous ne savons pas. La mère du roi a pour nom Séniséneb dont l’origine demeure, là aussi, inconnue. Le changement de famille vient du fait qu’Amenhotep I n’a pas de descendance pour assurer la continuité du trône. Cette transition se déroule, visiblement, sans heurt.
Lorsque disparaît Thoutmosis I après une douzaine d’années de règne, son fils, Thoutmosis II monte sur le trône. Sa demi-sœur aurait alors une quinzaine d’années. Elle devient reine. Le nouveau roi eut deux reines : Hatshepsout qui donnera une fille, Néferourê et Isis qui donnera Thoutmosis III, son successeur.
Nous ne savons pas quand naît Hatshepsout. À son couronnement, Thoutmosis I a déjà plusieurs enfants et nous lui connaissons deux reines : Ahmès, Moutnéfert. Hatshepsout naît sans doute avant le couronnement, elle a pour mère Ahmès.
Thoutmosis II règne peu de temps, environ trois ans.
À la mort de Thoutmosis II, Hatshepsout avait sans doute un peu plus de 15 ans, Thoutmosis III, à peine 2 ou 3 ans. Lorsqu’elle devient roi, elle a environ 18-20 ans et son neveu sans doute 9-11 ans.
Vers la fin de l’an VII, Hatshepsout devient roi. La régente utilise, et même durant la régence, tous les artifices possibles pour justifier son couronnement et son nouveau statut.
Si on a parfois décrit la reine-pharaon comme pacifiste, la réalité diverge. Elle mène ou envoie au moins une campagne militaire à une date indéterminée mais après le couronnement de l’an 7. Une seconde campagne pourrait avoir eu lieu en l’an 12. Il arrive régulièrement que des révoltes ou des troubles agitent quelques provinces nubiennes. La régente fait bâtir un temple dans la grande forteresse de Bouhen. Pour ce qui est de la Palestine, nous ne connaissons aucune action militaire.
L’expédition de Pount se déroule entre les 7e et 9e années de règne de Thoutmosis III. Haut fait incontestable d’Hatshepsout, cette expédition lointaine, mené par Néhésy, se déroule sur les murs du temple de la reine à Deir el-Bahari avec de nombreux détails. Comme l’écrit Florence Maruéjol, on peut se demander si « artistes » et scribes n’accompagnent pas l’expédition. Réalisé à la gloire du dieu Amon, et surtout inspiré par lui, Pount demeure le pays des dieux, le pays de l’encens et de la myrrhe.
Après l’an 20 et au plus tard en l’an 22, Hatshepsout disparaît de la scène politique. L’hypothèse la plus probable est le décès de la souveraine. Pour Florence Maruéjol, la mort ne fait pas de doute. D’autres, comme Claude Vandersleyen, ne tranchent pas la question. Peter Dorman semble lui aussi pencher pour la mort de la reine. Thoutmosis mène sans doute les funérailles.
Source texte: https://www.pharaon-magazine.fr/…/hatshepsout-la-reine-qui-… Source image : http://www.maruejol-photographies.com/
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