Dans l’Égypte ancienne, le sycomore est appelé “figuier des pharaons”. Il est connu pour être imputrescible, “excellent pour résister à l’eau aussi bien qu’à l’air”. D’autres historiens le qualifient de “facile à travailler, mais peu durable et assez médiocre par rapport à d’autres bois”. Pour cette raison, il était utilisé pour la fabrication de mobiliers, manches d'outils, bibelots… mais aussi et surtout de sarcophages.
Dans ce dernier cas, pourquoi ne pas voir une réelle symbolique ? Le sycomore n’était-il pas considéré comme un arbre sacré, au point d’être parfois assimilé à une divinité protectrice ? Dans la tombe de Thoutmôsis III (KV 34), Isis est représentée comme un arbre aux branches musclées (un sycomore), donnant le sein au pharaon défunt.
À Dra Abou el-Naga, dans la tombe thébaine de Panehsy (TT 16), est représenté également un sycomore d’où émerge la déesse Nout versant une libation d’eau vivifiante pour un défunt agenouillé.
Dans la tombe d’Ouserhat (TT 51), creusée dans la colline de Shaykh Abd el-Gournah, une peinture représente la “rencontre entre le(s) défunt(s) et Nout sous sa forme de déesse du sycomore."
Certains égyptologues voient en Nout une représentation de la Voie lactée.
Nout est le symbole de la voûte céleste, du grand contenant organisé, par opposition au désordre de l'abyssos. Grande maîtresse des corps célestes, elle règle leurs déplacements. En ce sens elle peut être considérée comme la patronne des astronomes. C'est la gardienne des étoiles, symboles des âmes des dieux et des mortels bienheureux, qu'elle fait renaître toutes les nuits. Elle donne naissance à Rê au matin, et l'avale le soir, lui permettant de se régénérer dans son corps.
Nout a toujours la forme d'une femme tantôt habillée d'une robe sombre noire ou bleu foncé, le plus souvent imprimée d'étoiles jaunes, tantôt nue. Elle peut se tenir de diverses façons : généralement arc-boutée, penchée en avant, les bras tendus vers le sol, représentant la voûte céleste, ou bien agenouillée, les bras levés tenant le disque solaire. On retrouve ce type de représentation notamment dans les sarcophages du Nouvel Empire, peinte ou gravée dans le couvercle, faisant face à la momie, mais aussi sur les plafonds de tombes de la vallée des rois. Rarement assise, elle peut être représentée tenant d'une main le sceptre des dieux, l'ouas, et de l'autre l'ankh.
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