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Le buste de Nefertiti, au Neues Museum de Berlin.

  • Photo du rédacteur: Stéphanie S.
    Stéphanie S.
  • 17 mars 2020
  • 2 min de lecture

Si Néfertiti est aujourd’hui universellement connue, c’est à cause de son buste, chef-d’œuvre de l’art égyptien. La sculpture a été découverte sur le site d’Amarna, en Moyenne Égypte, où se dressait, il y un peu plus de 3 300 ans, l’ancienne capitale de la célèbre reine et de son époux, le non moins célèbre pharaon Akhenaton.


La mission était dirigée par l’archéologue allemand Ludwig Borchardt (1863-1938). Il explora Amarna de 1911 à 1914, découvrant l’atelier du sculpteur en chef nommé Thoutmosis, chargé par les souverains de la réalisation de leurs images officielles. En décembre 1912, les fouilles révèlent une vingtaine d’œuvres en calcaire utilisées comme des modèles par l’artiste et son équipe qui s’y référaient pour réaliser des statues en pierre.


Parmi ces modèles se trouvait le buste aujourd’hui exposé à Berlin. L’œuvre est taillée dans du calcaire couvert d’une fine couche de stuc polychrome. Un seul œil a été incrusté de cristal de roche, tandis que l’autre est resté vide ; ce qui n’est pas très étonnant dans la mesure où les modèles d’artistes se présentent souvent comme des œuvres inachevées.

Borchardt envoya le buste en Allemagne dans des conditions qui restent discutées. L’usage, à l’époque, voulait que les découvertes soient partagées entre l’Égypte et les missions étrangères. Mais Borchardt n’aurait-il pas caché ou maquillé l’œuvre pour l’expédier en Europe ?

Le gouvernement égyptien réclame depuis le retour du buste qui serait sorti irrégulièrement du pays.


Arrivée en Europe, l’œuvre revient au riche industriel qui a financé la mission archéologique d’Amarna : Henri James Simon (1851-1932). Il en fait don au Musée de Berlin où elle n’est exposée qu’à partir de 1924. Elle fascine alors immédiatement le grand public. Les canons de la beauté égyptienne correspondent étonnamment à ceux de l’époque : un long cou, des lèvres finement dessinées, des yeux cerclés de khôl… Dans l’imaginaire collectif, Néfertiti devient l’incarnation même de la beauté antique.


Au milieu des années 1930, alors que son retour en Égypte paraît acquis, Hitler finit par s’y opposer : il semble s’être pris de passion pour Néfertiti qu’il voit comme un modèle de la beauté aryenne.


La polémique est relancée en 2003 quand des artistes sculptent un corps de femme nue (dit The Body of Nefertiti) sur lequel ils placent une copie du fameux buste. L’œuvre est installée dans le musée berlinois, juste à côté de l’antique image de Néfertiti.

📷Corps d’une statue de Néfertiti, Paris, Musée du Louvre. Wikipédia

Un scandale pour les autorités égyptiennes qui dénoncent le manque de respect des Allemands pour la souveraine ainsi maltraitée !


Mais le fameux buste est loin d’être la seule image de Néfertiti qui nous soit parvenue. Des statuettes et de nombreux bas-reliefs nous révèlent aussi son physique pulpeux. Néfertiti est dotée d’une taille très svelte qui contraste fortement avec ses hanches imposantes. Elle porte une robe plissée qui révèle ses formes plus qu’elle ne les couvre. Du lin transparent qui laisse deviner ses seins, son nombril et ses cuisses.

Ces représentations de Néfertiti ne correspondent cependant pas forcément au physique réel de la reine, comme le remarque l’égyptologue Dimitri Laboury.


Elles sont idéalisées dans le but de mettre en valeur sa féminité, suivant les canons de la beauté du XIVe siècle av. J.-C. Néfertiti se doit d’être l’incarnation même de la femme idéale pour ses sujets.

 
 
 

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