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  • Photo du rédacteurStéphanie S.

Ouahibrê, gouverneur de Haute-Egypte

Dernière mise à jour : 19 sept. 2023


Cette statue en diorite sombre soigneusement polie représente un homme assis par terre, les jambes pliées et les genoux relevés devant lui, les bras croisés et les mains posées à plat. Il se fond littéralement dans le bloc de pierre.

Seule la tête émerge, englobée dans une coiffure lisse et ronde qui ne brise pas l'unité compacte de la pièce.

Les cheveux sont retenus en arrière par des oreilles particulièrement bien dessinées. Les traits du visage sont précis, et malgré le nez endommagé, on devine des arcades sourcilières saillantes, des pommettes et une fossette soulignées. La gouttière des lèvres fait ressortir la bouche. Le tout confère au personnage un air grave.

Ouahibrê, gouverneur de Haute-Egypte

© 2008 Musée du Louvre / Georges Poncet


Un manteau enveloppe son corps et cache des formes qui ne s'en devinent pas moins. Les coudes, les bras et les mains affleurent ; on suit le galbe des jambes, comme si le corps allait apparaître. Ainsi, malgré sa forme compacte, la statue ne présente aucune rigidité et affirme au contraire une élégante souplesse.


Ces statues "cubes" apparaissent aussi bien dans les temples que dans les tombes. Dans un temple, une telle effigie doit permettre au défunt représenté de participer au culte du dieu et d'en obtenir protection et vie éternelle. En effet, les repas offerts chaque jour à la table du dieu sont replacés devant les statues des particuliers, où ils sont présentés comme nourriture. Dans une tombe, la statue prend place dans le culte funéraire, au cours duquel la subsistance éternelle est assurée par la prière et les offrandes apportées par les familles et les prêtres. Cette innovation formelle qui remonte au Moyen Empire a connu une longue postérité, comme en témoigne précisément la statue de Ouahibrê : il ne faut donc pas exclure que sa fonction ait pu également évoluer. Ici, une formule très particulière et quelque peu obscure, que l'on trouve souvent sur le pilier dorsal des statues de cette époque, place la figure sous la protection directe des dieux, sans passer par l'intermédiaire traditionnel du pharaon.


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